pas un des regrets qui s’imposent souvent aux vivants, comme un rappel de leur conduite passée envers les morts. Il n’avouait pas l’aide intelligente et diligente qu’elle lui avait apportée ; seul, son crime vis-à-vis de lui était lumineux et perceptible.
Suzanne restait muette. Les mots ne lui venaient pas pour défendre sa sœur, quoiqu’elle gardât une grande pitié ; mais, une pitié toute physique de l’acte brutal dont elle avait été victime ; moralement, elle ne trouvait rien qui pût excuser cette pauvre créature, plus coupable même que son mari ne le supposait, puisque la seule vénalité l’avait poussée à cette faute que les survivants expiaient des souffrances aiguës de tout ce qui touche à l’honneur.
Cependant, elle hasarda :
— Nous avons tous quelque chose à nous reprocher… elle était bien abandonnée à elle-même.
— Ne parlez pas de ce que vous ne savez pas, cria rudement Georges. Je ne deman-