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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/313

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service avait lieu, la vaste salle basse aux tentures noires semées d’argent était complètement remplie d’une foule attentive et chuchotante.

Devant l’autel, le catafalque se dressait, énorme. Des feuillages l’entouraient, au milieu desquels, de hautes torchères, des feux verts s’échappaient doucement en longues traînées troubles, jetant une clarté pâle sur les assistants et le sol du chœur jonché de fleurs. D’autres fleurs en couronnes, en bouquets, en guirlandes, s’entassaient, leurs odeurs fortes se mélangeant à celle de l’encens répandu à flots, tandis que les voix monotones des chantres montaient, soutenues de l’orgue lugubre. Au premier rang, Georges Watrin se tenait debout, ferme et pâle, semblant braver le public de son regard fixe et de sa tête droite qu’il raidissait. À sa droite se tenait Philippe Leydet appelé en toute hâte : un grand homme aux épaules rondes, des yeux myopes, le front carré et la bouche énergique d’un chercheur. Robert