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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/320

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devait être là que les morts étaient exposés. Cela la soulagea qu’ils fussent au moins protégés des regards de la foule par une vitre.

Alors, résolument, elle revint sur ses pas ; et, les jambes cassées par l’émotion, elle monta les marches du péristyle.

Sous la première arcade, des hommes stationnaient, examinant des photographies placées sous un grand cadre de verre. Des femmes en bonnet, un panier au bras entraient, jetaient un coup d’œil, et passaient, très tranquilles, sans un mot. Quelques dames et des messieurs, des provinciaux, entraient avec des rires gênés qui s’efforçaient.

Dans la pénombre, derrière la grande glace de la vitrine, une figure d’homme la terrifia, tout à coup. On ne distinguait pas le corps dissimulé sous une blouse bleue, d’autres guenilles entortillaient les jambes qui ensanglantaient les chiffons. Seule, la tête apparaissait. Une de ces têtes de bandit comme on en voit dans les rêves, ignoble,