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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/40

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ce qui s’était passé dans la vie de Germaine après l’effondrement de ses illusions transformées, par un mari peu délicat, en des réalités sensuelles.

Le flot des visites de cinq heures vint interrompre la conversation des deux sœurs. Suzanne, alléguant la fatigue de son voyage et sa toilette chiffonnée, resta seule dans le petit salon. Au moment où Germaine s’élançait, dans l’ouverture de la porte vite refermée, on aperçut le miroitement des tentures anciennes brodées d’or qui couvraient les murs, sous l’éclairage vif, et la table à thé, où le samovar brillait, envoyant une légère vapeur blanche, au milieu de l’échafaudage des gâteaux et la peinture claire des tasses.

Dans la pièce solitaire, Mme Leydet s’absorba dans ses réflexions, tisonnant distraitement le feu qui envoyait des flammes rapides. Et, pendant que l’obscurité gagnait, enveloppant et endolorissant encore ses pensées, des bruits de voix gaies venaient du grand salon ; le fouillis des conversations,