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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/42

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attention, en causant, une tasse de thé à la main.

En face d’elle se tenait son mari, Georges Watrin. Un beau garçon, un peu gros, très correct, le buste fort, une tête ronde, chauve, terminée par une barbe blond rouge en pointe : la physionomie propre à l’ingénieur moderne, et les yeux à fleur de tête soulignés de la boursouflure de chair du viveur qui touche à la quarantaine.

Distrait, la pensée évidemment ailleurs, il parlait, de temps en temps, avec un sourire poli, soulagé quand les femmes, causant de faits qui seules les concernaient, l’excluaient de leur conversation.

Un peu plus loin, baby Jean, encore en robe de peluche, sa tête pâle et mignonne sortant d’un col de guipure, se haussait, sérieux, le nez à la hauteur de la table, près de l’Allemande. Celle-ci, une fille commune, aux yeux louches qui s’empiffrait silencieusement, avalant de grands verres de vin d’un air discret.