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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/78

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disant tout dans l’excès de son désarroi, d’une voix changée, tremblante et monotone.

— Alors, tu ne devines rien ?… Tu ne vois pas que cet homme était mon amant ?

Sans entendre le cri de souffrance de sa sœur, elle continua :

— Oui, mon amant !… je l’ai connu comme une fille, un matin, au Salon… il m’a parlé… je lui plaisais… je lui ai donné rendez-vous là-bas, dans un appartement que j’avais loué exprès… je voulais un amant… oh ! n’importe lequel !… c’était de l’argent dont j’avais besoin… Georges m’en refusait… il fallait bien que j’en trouvasse ! Tu ne me comprends pas, n’est-ce pas ?… Tu ne crois pas que cela soit moi qui parle ?… Moi aussi il me semble que c’est un rêve !… Oh ! cela ne devrait pas arriver ces choses-là !… Mon Dieu, que je souffre !

Et interrompant sa course inconsciente elle se laissa glisser sur un fauteuil, essayant de maîtriser le frisson qui la secouait tout entière.