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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/127

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les chevaliers, chantans, dansans, et esbatans jusques à l’huys de la chambre dudit escuyer ». Après celle cérémonie : « les escuyers esbatans et dansans seront admenez par devant l’escuyer avec les ménestrels faisant leurs mélodies jusques à la chapelle[1] ». Cela devait être très gai et très animé quand on armait un chevalier. En résumé, les ménestrels étaient toujours avec l’écuyer candidat, à toutes les cérémonies préparatoires, et lorsque le roi lui avait donné l’accolade, en lui disant : soyez bon chevalier, ils accompagnaient encore le nouvel élu jusqu’à sa chambre.

En récompense des fonctions qu’ils avaient exercées en pareil cas, ils recevaient : les vêtements que l’écuyer avait quittés pour revêtir le costume de chevalier, plus un marc d’argent si l’écuyer nouvellement élu était bachelier, le double s’il était baron, et le double encore s’il était comte ou plus que comte.

IX

L’Allemagne avait aussi ses poètes, chanteurs et musiciens appelés Minnesinger (chanteurs d’amour), qui étaient, pour la plupart, de très haute lignée ; car on trouve parmi eux un empereur, des rois, des princes, des ducs, des margraves et des comtes. Les plus célèbres furent Klingsor, Wolfram d’Eschenbach, Walther de Vogelweide, maître Gottfried de Strasbourg, Reinmar l’Ancien, Ulric de Lichtenstein, Tannhäuser (le héros de R. Wagner), etc.

Dans les Nibelungen, qui ont été terminées, dit-on, vers 1210, le poète donne les rôles les plus brillants aux chanteurs joueurs d’instruments. Lorsque Ezel, roi des Huns, envoie des ambassadeurs vers les rois des Burgondes, il choisit deux joueurs de vièle, Werbel et Swemmel, pour remplir cette

  1. Cérémonial rapporté par du Cange dans son Glossaire.