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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/155

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rotte, rothe, rote, rote ou rocte ; parce que dans la basse latinité on avait dit : chrotta, rota, rocta[1]. Cependant on ne peut affirmer que ce mot n’a pas servi aussi, dans certains cas, pour indiquer un autre instrument à cordes.

Dans un sirvente de Giraud de Calençon, du xiie siècle, portant le titre de Fadet jonglar, et adressé à un jongleur pour l’inviter à se rendre habile dans le jeu des instruments de musique et dans tout ce qui concernait son art, il est question d’une rote garnie de dix-sept cordes :

Fadet joglar
Sapchas
Taboreiar
E far la seinfonia brugir.
E sitolar
E mandurear
Mani corda
Una corda
E faits la rota
A XVII cordas garnir.
Sapchas arpar
E bon trempear
La giga e’l sons esclarcir.
Joglar leri
Del salteri
Fara X cordas estrangir.
IX estrumens
Si be’ls aprens
Ben poiras fol esferezir.
E estivas
Ab votz pivas
E las lyras fai retentir
E del temple
Per inemple
Fai totz les cascavels ordir[2].

  1. Chrotta Bitannia canat. V. Fortunatus. — Campanula, vidula, rola, Const. Afric. — Et aliqua alia genera dulcia musicorum, ut sunt, violæ, cythara et roctæ, San., lib. II, part. 4, cap. xxi.
  2. Niais jongleur, sache jouer du tambour, des tablettes, de la symphonie, de