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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/160

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un exemple de vièle à archet. Cette rote, que Fétis appelle une rubebbe[1] est jouée par un personnage couronné qui la tient entre ses jambes. Son manche est complètement dégagé du corps sonore.
rote
Chapiteau de Saint-Georges de Boscherville
(xiie siècle).
On ne peut y voir, dans l’état actuel, ni les ouïes, ni les cordes, ni aucun des accessoires, mais on y remarque de légères échancrures sur les côtés de la cuisse pour le passage de l’archet.

La rote est, en effet, la première de toutes les vièles sur laquelle des échancrures ont été pratiquées. Comme l’instrument était assez grand, et, par conséquent, large en proportion, le jeu de l’archet y devenait plus difficile que sur les vièles plus petites. À cause de la largeur de sa caisse de résonance, il aurait fallu un chevalet excessivement élevé pour permettre à l’archet d’atteindre toutes les cordes sans frotter en même temps sur les bords de la table ; c’est pour obvier à cet inconvénient que l’on fut obligé de la rétrécir au milieu.

Un bas-relief en marbre, de la fin du xiie siècle, qui est au musée de Cologne, représente un musicien jouant aussi d’une rote à archet. De forme élégante, avec des échancrures et deux ouïes assez larges, elle est tenue appuyée

  1. Parlant du chapiteau de Boscherville, Fétis dit : « On y voit la rubebbe à deux cordes, tenue entre les jambes du personnage qui en joue avec un archet. » Histoire générale de la musique, t. IV, p. 504.