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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/177

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éclisses ; et cela, après avoir décrit séparément la forme de ces deux instruments.

A. Vidal pense que l’origine du rebec vient probablement de l’Orient : « Le rabeb, dit-il, qui a été apporté par les Maures en Espagne, lors de la conquête, vers le commencement du viiie siècle, n’est autre chose que le rebec[1]. » Et dans un renvoi, il ajoute :

« Don Ant. Rod. de Hita indique parmi les instruments usités par les Espagnols au Moyen Âge : « el ravé gritador con su alta nota », et plus loin : « el rabé morisco ». Le ravé gritador n’est évidemment que notre rebec « dur et sec ». Quant au rabé morisco, c’est, à n’en pas douter, le rabeb arabe. Ce mot de rabé s’est conservé en Espagne à travers les siècles, car, aujourd’hui encore, certaines peuplades de la Catalogne appellent le violon « rabaquet ». (Historia de la musica espagnola desde la venedia de las Fenicios, hasta el año 1850. Por Mariano Fuertes, Madrid, 1855.)

G. Chouquet fait aussi descendre le rebec du rebab[2]. Fétis affirme que l’archet nous vient de l’Inde et que le rebec est d’origine orientale.

Nous nous sommes suffisamment expliqué sur ce sujet dans l’introduction de cet ouvrage, nous n’y reviendrons pas. Cependant, nous tenons à faire remarquer qu’en établissant des rapprochements entre le rebab sans éclisses des Orientaux et le rebec, on a déplacé la question. Le rebec étant une imitation ou plutôt une continuation de la lyra, c’est donc entre celle-ci et le rebab qu’il faudrait d’abord établir des points de comparaison ; car l’on ne se rapprochera de la vérité qu’en remontant jusqu’à l’ancêtre européen du rebec. Or, qu’on le veuille ou non, la rubèbe ou le rebec a eu la lyra pour prédécesseur en Europe, et le lecteur n’aura qu’à se reporter au chapitre qui est spécia-

  1. A. Vidal. La lutherie et les luthiers, p. 2. Le même passage existe aussi dans Les Instruments à archet, du même auteur.
  2. G. Chouquet. Musée du Conservatoire national de musique, Paris. 1884.