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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/24

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profondément versés dans l’étude et la sagesse qui en obtiennent ces beaux effets.

C’est l’empereur Fou-hi qui inventa le kin plus de trois mille ans avant notre ère. Inutile d’ajouter qu’il en tirait des sons célestes.

Un curieux instrument de musique chinois mérite d’être mentionné ici, car il contient le principe du frottement. C’est le chat ou tigre de bois de Kieou, qui porte sur son dos vingt-sept chevilles sonores accordées par demi-tons égaux, et que l’on frotte alternativement avec une petite planchette de bois pour en tirer des sons. On ne trouve pas d’autre exemple de ce genre, et, par suite, de rapprochement avec l’archet chez les autres peuples de l’antiquité.

Les Romains passent aussi pour avoir fait usage de l’archet. Une pierre gravée et une médaille furent les causes de cette croyance. Mais après un sérieux examen, il a été reconnu que la pierre gravée, où l’on voit Orphée jouant du violon, est l’œuvre d’un artiste de la Renaissance, et que la médaille représentant un autel ou une margelle de puits, sur lequel il y a une espèce de viole, est une maladroite restauration d’un monument romain.

Il est bien évident que si l’archet avait été connu en Orient ou en Europe, au temps de la domination romaine, les historiens, qui se sont étendus avec complaisance sur les usages et les coutumes des peuples conquis, n’auraient pas négligé de le signaler. Or, il n’en est pas plus question dans la littérature que sur les monuments.

La similitude de nom, entre la rubèbe du Moyen Âge (qui s’appela aussi rebec) et le rebab africain, fit supposer que l’archet nous avait été apporté par les Maures lors de la