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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/249

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entr’acte, et son beau talent excita un véritable enthousiasme.

Il a laissé, sous forme de lezioni, six sonates pour la viole d’amour ; elles se trouvent dans un volume, fort rare aujourd’hui, contenant également six cantates, lequel a été publié par souscription, à Londres, en 1728, et porte ce titre : Cantates and a collection of lessons for the viole d’amore.

Ganswid, qui vivait à Prague au siècle dernier, se fit également remarquer comme virtuose sur la viole d’amour. Il composa plusieurs concertos, des sonates, des duos et des trios pour son instrument, et forma de bons élèves, parmi lesquels on remarque Powliezck, Eberle et François Richter, qui fut le plus habile.

Désirant faire vrai, autant que possible, et rappeler les douces et pénétrantes sonorités des instruments en usage au temps où se passe l’action de son opéra Les Huguenots, Meyerbeer a eu l’heureuse idée d’utiliser la viole d’amour pour le prélude et l’accompagnement de la romance du ténor qui se trouve au premier acte de cet ouvrage. C’est d’un effet charmant ; mais on doit regretter que les artistes chargés d’exécuter cette partie à l’orchestre de l’Opéra, à Paris, aient pris, depuis longtemps déjà, l’habitude de ne faire entendre seulement que le prélude de ce morceau sur la viole d’amour, et d’en accompagner tout le reste avec l’alto. Telle n’a pas été l’intention de l’auteur, et il nous semble qu’avec un peu de bonne volonté, il serait facile de restituer cet accompagnement à l’instrument pour lequel il a été écrit. En le faisant, on montrerait du respect à la fois pour le maître et pour le public.

M. Gustave Charpentier vient aussi de faire un très heureux emploi de la viole d’amour dans sa Louise, dont la première représentation a eu lieu tout récemment à l’Opéra-Comique.