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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/253

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y était déjà connu au début du xvie siècle, car la collection de la Gesellschaft der Musikfreunde, à Vienne, en possède un spécimen signé Magnus Felden, Wien, 1556. Ant. Lidl, de Vienne, et Karl Frantz, musiciens attachés au service du prince Esterhazy, le remirent en honneur au xviiie siècle. Karl Frantz, publia même, en 1785, douze concertos pour cet instrument. Le prince N. Esterhazy en jouait assez bien et fit écrire par Joseph Haydn soixante-trois pièces pour cette viole, dont le grand nombre de cordes sympathiques, difficiles à bien accorder, occasionnait, un chevrotement désagréable.

Le système des cordes vibrantes a aussi été appliqué à la basse de viole (où elles ont été ajoutées après coup), au violon, à la vielle, à la trompette marine. Logiquement, tous ces instruments ainsi montés de cordes sympathiques auraient dû prendre le qualificatif d’amour, pour les distinguer des autres, et s’appeler baryton d’amour, basse de viole d’amour, violon d’amour[1], vielle d’amour et trompette marine d’amour.

Mais, si tous les instruments qui ont des cordes vibrantes ne portent pas, ce qui est un tort à notre avis, le qualificatif d’amour, en revanche, un dessus de viole n’en ayant pas, et qui est tout simplement monté de sept cordes de boyau, est désigné sous le nom de viole d’amour par M. A.-J. Hipkins[2]. Il est bien question de cordes vibrantes dans le texte[3], mais l’instrument qui est donné comme exemple n’en a jamais eu, même d’additionnelles.

  1. Un violon, monté de douze cordes vibrantes, qui est au musée instrumental du Conservatoire de musique à Paris, a été catalogué avec justesse sous le nom de violon d’amour, par G. Chouquet, n° 136 du catalogue, édit. 1884.
  2. A.-J. Hipkins. Musical instruments, Edimbourg, 1888, pl. XXVII.
  3. Ibid., p. 53 et 54.