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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/26

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cithares, etc., sont reproduites sur les monuments figurés que nous ont laissés les Égyptiens, les Assyriens, les Grecs et les Romains, tandis que l’on n’y voit pas un seul instrument à archet.

Le dieu Hasard, qui joue un si grand rôle dans la plupart des inventions, ne resta sans doute pas indifférent à la naissance de l’archet, qui fut peut-être découvert par suite d’une circonstance fortuite. Cependant, afin d’apporter la plus grande lumière possible sur ce point, il est utile de rechercher si cet agent du son, qui donne l’expression, la chaleur et la vie à la corde, n’est pas la conséquence d’un besoin musical, si nous n’en sommes pas redevables au désir bien naturel d’imiter la voix humaine sur les instruments ; en un mot, si sa création ne s’imposait pas comme moyen d’exécution pour produire certains effets impossibles à rendre en pinçant les cordes. Or, puisque l’archet permet non seulement de soutenir un son, mais encore de faire entendre plusieurs sons soutenus à la fois, qu’il rend possible la prolongation du son, et par conséquent des harmonies, examinons donc les genres de musique qui réclamaient son emploi.

Si l’on s’en tient au premier de ses effets, qui s’applique à toute espèce de mélodie, l’archet aurait pu venir au monde sur n’importe quel point du globe, aussi bien à Pékin qu’à Paris, à Bombay qu’à Moscou, et cela, quel que fût le système musical employé dans le pays d’origine ; que la gamme s’y trouve construite par tons, par demi-tons, par quarts de tons, ou que ces intervalles y soient combinés de n’importe quelle façon.

Pour le second effet, qui implique une échelle de sons comportant des harmonies naturelles, la préférence devrait