Parlant des violes, Vidal dit aussi :
« Elles se divisent en deux classes :
« Viola da braccio qui se jouait sur l’épaule ou sur les genoux ;
« Viola da gambe qui se jouait entre les jambes[1]. »
Ces deux classes de M. Vidal étant équivalentes aux deux familles de M. Mahillon, il est inutile d’insister davantage.
On ne sait pas grand’chose sur les premiers constructeurs d’instruments à archet, sinon qu’il y avait à Paris, en 1292, un « feseeur de vièles » nommé Henry, et connu sous le nom de Henry aux vièles Henry, lequel habitait la rue aux Jugléeurs et était imposé pour la taxe à la somme de 6 et 12 sols parisis par an[2].
Il n’est pas fait mention d’une corporation particulière pour la fabrication des instruments de musique, dans le Registre des métiers d’Étienne Boileau, qui date de 1258[3]. M. Constant Pierre explique très logiquement cette absence d’une corporation spéciale, lorsqu’il dit : « En l’état rudimentaire de l’art musical au Moyen Âge, la facture des instruments de musique n’était pas assez importante pour occuper exclusivement des ouvriers spéciaux et former une industrie à part ; ils étaient construits, croit-on, par ceux qui mettaient en œuvre d’autres objets de matière semblable à celle dont ils étaient formés : bois, ivoire, argent, etc.[4] » Une ordonnance du mois d’août 1297 nous apprend qu’il y avait alors, à Paris, trois « feseeurs de trompes ». Ceux-ci, trop peu nombreux, pour former une corporation indépen-