Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXI

Nombreux furent les faiseurs de violes en Allemagne ; il semblerait même que l’art de la lutherie aurait été importé par eux en Italie. C’est du moins ce que laisse entendre John Evelyn, qui, après avoir parlé dans son Journal (1635) du fromage et des saucisses de Bologne, s’étend sur la grande célébrité des luths des anciens maîtres de cette ville : « Ces instruments, dit-il, étaient fort chers, et les ouvriers étaient presque tous Allemands[1]. » Il fait mention de Hans Frey, né à Nuremberg vers 1440, lequel travailla assez longtemps à Bologne, et devint le beau-père d’Albert Dürer. On a vu que Duiffoprugcar était d’origine allemande, et il y eut à Venise, au début du xvie siècle, une famille de luthiers allemands du nom de Trieffenbrücher, qui construisit des luths et des violes.

Quoi qu’il en soit de l’influence allemande sur la lutherie italienne à ses débuts, voici les noms des faiseurs de violes d’Allemagne.

Gerle (Conrad) vivait à Nuremberg en 1461 ; il mourut en 1521, et fut inhumé dans l’église électorale de Saint-Roch. On ignore si Gerle (Johann), qui travailla à Nuremberg de 1533 à 1550, où il publia un ouvrage sur le luth en 1533, et Hans Gerle, lequel fit paraître, en 1546, toujours à Nuremberg, un traité des gigues et des luths, étaient les fils de Conrad. Meusidler (Johann) fit des violes à Nuremberg, vers 1550, et L. Passen en fabriqua aussi, à Schœngau, en Bavière, à la même époque. Felden (Magnus) est connu par une « viola bordone », datée de Wien, 1556, qui se trouve dans la collection de la Gesellschaft der Musikfreunde, à Vienne. Kolh (Johann) luthier de la Cour de Bavière, exerçait à Munich vers 1580.

  1. Hart. Ouvrage cité.