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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/296

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pour y arriver, les invités étaient obligés de grimper à une échelle de meunier dont les pieds reposaient au milieu des sacs de charbons de maître Britton[1]. On voit que le snobisme ne date pas d’hier.

XXIII

En France, Danoville publia une méthode de viole, la même année que J. Rousseau, en 1687 ; il était aussi l’élève de Sainte-Colombe. Nous en extrayons ce passage : « L’art de toucher le dessus et la basse de viole, contenant tout ce qu’il y a de nécessaire, d’utile et de curieux dans cette science, avec des principes, des règles et observations si intelligibles, qu’on peut acquérir la perfection de cette belle science en peu de temps, et même sans le secours d’aucun maître. »

Nous savons par J. Rousseau que ce sont les luthiers français qui, les premiers, donnèrent du renversement au manche des violes.

« Il est vrai que les Anglois ont réduit leurs violes à une grandeur commode devant les François, comme il est facile d’en juger par les anciennes violes d’Angleterre dont nous faisons une estime particulière en France ; mais aussi il faut avouer que les faiseurs d’instrumens françois ont donné la dernière perfection à la viole, lorsqu’ils ont trouvé le secret de renverser un peu le manche en arrière et d’en diminuer l’épaisseur. »

Jean Rousseau nous apprend encore que l’on accompagnait la basse continue[2] avec la viole comme on le faisait

  1. Voyez F. Halévy. Souvenirs et Portraits.
  2. « Basse-continue : ainsi appelée, parce qu’elle dure pendant toute la pièce. Son principal usage, outre celui de régler l’harmonie, est de soutenir la voix et de conserver le ton. On prétend que c’est un Ludovico Viana, dont il reste un traité, qui, vers le commencement du siècle dernier, la mit le premier en usage. » J.-J. Rousseau. Dictionnaire de musique, p. 41.