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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/321

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de son double jeu de cordes. Nous allons encore en emprunter la description à Fétis :

« La sarungie, dit-il, est de deux espèces : la première a trois cordes de boyau et cinq cordes métalliques ; l’autre a quatre cordes de boyau et onze cordes métalliques.
sarungie
Le premier de ces deux instruments est la sarungie de Bénarès. Sa construction est élégante, comme tous les produits de la lutherie de cette ville, et ses ornements sont de bon goût…

« … La longueur totale de l’instrument est de 51 centimètres et la caisse sonore, y compris le manche, depuis le cheviller jusqu’à l’extrémité inférieure, a 12 centimètres de hauteur. Les trois cordes de boyau sont tendues par autant de chevilles, qui traversent la boîte du cheviller. Ces cordes passent sur un chevalet assez élevé pour qu’elles résonnent sous l’action de l’archet ; elles vont ensuite se réunir au tire-cordes. Cinq chevilles échelonnées sur le côté gauche du manche tendent les cordes métalliques, lesquelles passent sous le chevalet et vont aussi s’attacher au tire-cordes[1]. »

Rien de plus charmant en effet que l’instrument dont parle Fétis, et qui est reproduit ici. Un oiseau, un bengali sans doute, perché à l’extrémité du cheviller, semble tenir les cordes au bout de son bec ; les côtés de la petite boîte renfermant les chevilles rappellent ceux d’un bonnet Médicis ; la touche se trouve au même plan que la table ; l’attache-cordes se compose d’un simple ruban, et les décorations de la caisse sont d’un goût exquis. Mais il n’y a pas de manche à proprement parler, la caisse, qui va en s’amincissant, en

  1. Fétis. Histoire générale de la musique, t. II. p. 297 et 298.