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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/58

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On voit que son texte ne s’accorde pas avec son dessin. Toutefois, si l’on ne voulait, à la rigueur, considérer que le premier seulement comme exact, on conviendra avec nous qu’il était tout aussi facile de faire sonner les vyrdons avec l’archet que de les pincer avec le pouce, et que l’exécutant restait toujours le maître de s’en servir selon son gré.

Reste à savoir ce que Gruffydd Davydd a voulu dire. N’oublions pas qu’il était poète, et admettons qu’il a pu sacrifier à la rime ou à l’élégance de sa phrase, plutôt que de mal interpréter son texte.

Comme conséquence de son dire, Fétis a donné une table d’accords se faisant sur le crouth, où l’on voit la première corde combinée avec la cinquième pour obtenir :


(le ré se fait par le doigté et le sol à vide). N’insistons pas.

Tout porte à croire que les combinaisons harmoniques employées sur le crouth se composaient uniquement de quartes, de quintes et d’octaves, faciles à obtenir en doigtant. De sorte, que les bardes pratiquaient déjà, au vie siècle, l’harmonie grossière qui a porté le nom de diaphonie pendant le Moyen Âge. Les bardes occupent aussi une place non moins grande dans l’histoire de la poésie ; c’est à ceux de l’Armorique que l’on est redevable des lais, qui sont devenus des modèles pour les poètes des autres nations.

Quoique le crwth trithant fût encore usité à la fin du xviiie siècle, on ne sait rien de son accord. Les auteurs anglais ont sans doute négligé de le faire connaître, parce qu’il devait être imité de l’accord du crouth à six cordes.