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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/64

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furent ajoutées au terme générique et finirent par le remplacer complètement. C’est sans doute ainsi que se sont établies les dénominations collectives qui créent tant de difficultés, car en embrassant trop de choses à la fois, elles ne s’appliquent jamais bien à une seule et finissent par confondre et brouiller les idées attachées à leurs diverses acceptions.


lyra
Manuscrit de Saint-Blaise
(ixe siècle).
Cependant, comme la figure de l’instrument qui nous intéresse se retrouve, à quatre siècles de distance, toujours accompagnée de la même dénomination, il faut bien convenir qu’il portait réellement le nom de lyra.

Lyra a fait lir dans la langue allemande. Lyra mendicorum, — Lyra rustica, — Lyra pagana, s’y disait de la vielle à roue, parce que cet instrument était regardé comme une sorte de lyra commune ou de violon rustique. Liren et plus tard lieren est le verbe qui répond à notre vieux mot vièler qui a eu un sens très étendu, aussi bien en Allemagne qu’en France, et semble s’être appliqué en général à l’action de jouer des instruments à cordes.

Au xvie et au xviie siècles, différentes violes portaient encore le nom de lyra en Allemagne et en Italie. Mais à l’inverse de la lyra primitive qui n’était montée que d’une seule corde, celles-ci en possédaient un plus grand nombre que les autres violes, parfois jusqu’à vingt-deux.

Gerbert a publié le dessin de la lyra, d’après un manuscrit des premières années du ixe siècle, qui existait autrefois à l’abbaye de Saint-Blaise, dans la Forêt-Noire, dont il était prince-abbé.