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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/71

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La vièle à archet se distingue par sa caisse plate et son manche dégagé, Toutefois, il arrive que ces détails ne sont pas suffisamment caractérisés, surtout sur celles de forme ovale ou ronde, soit par suite de l’adhérence de la pierre ou de la négligence de l’artiste. Dans ce cas, en l’absence d’indications par le manque d’accessoires, c’est encore le cheviller qu’il faut interroger, car il devra être plus grand puisqu’il doit contenir quatre ou cinq chevilles. Lorsque ces dernières sont indiquées par des trous ou des petits reliefs, on peut connaître facilement le nombre exact des chevilles, et, par suite, celui des cordes.

Ces explications démontrent qu’il n’est pas commode de débrouiller toutes ces variétés d’instruments à archet.

III

Rien ne prouve que la lyra soit moins ancienne que le crouth, il est plus que probable qu’ils sont nés vers la même époque et aussitôt que l’archet a été connu ; car tous deux ne sont que l’application de cet agent du son à des instruments à cordes pincées existant avant eux. On a vu dans le chapitre précédent que le crouth n’était qu’une lyre à archet. Quant à la lyra, elle devait être la continuation du monocorde des anciens, et toute sa supériorité sur son prédécesseur consistait dans la faculté qu’elle avait acquise par l’archet, de pouvoir soutenir les sons.

Deux applications différentes ont été faites du monocorde, l’une dans la théorie, l’autre dans la pratique de l’art. De là deux espèces qu’il ne faut pas confondre, bien qu’elles aient la même origine.

La première, qui était déjà connue dans l’antiquité, a été employée au iie siècle par Ptolémée, pour démontrer les rapports mathématiques des sons par la longueur des