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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/102

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séance tous les lundis, où Corelli se faisait toujours entendre.

Il a publié, de 1683 à 1712, six œuvres de sonates pour violon, qui sont toutes remarquables. L’une des plus belles, la cinquième, parue en 1700, se termine par des variations sur l’air très à la mode alors des Folies d’Espagne.

Corelli avait étudié non seulement les maîtres italiens et allemands, mais aussi Lully. Titon du Tillet nous l’apprend dans ces termes :

« J’ai ouï dire à un gentilhomme de feu M. le Cardinal d’Estrée et à Baptiste, un de nos plus grands violons, que ce cardinal étant à Rome et louant Corelli sur la belle composition de ses Sonates, il lui dit : Monseigneur, c’est que j’ai étudié Lully[1]. »

Il jouissait d’une grande réputation même en Angleterre. Roger Nortb raconte que : « les jeunes gens de la noblesse et de la bourgeoisie qui voyageaient en Italie tenaient à honneur de prendre des leçons de Corelli[2]. »

Il aimait passionnément la peinture et avait formé une très belle galerie de tableaux. Corelli mourut à Rome dans le palais de son protecteur le cardinal Oltoboni, le 18 janvier 1713, et fut inhumé au Panthéon, dans la première chapelle de gauche.

Ses élèves les plus célèbres sont :

Francesco Geminiani, né à Lucques vers 1680, qui avait étudié la composition sous Scarlatti, et commencé le violon avec Carlo Ambrosio Lunati, surnommé il gobbo. Il se fit entendre à Londres, en 1714, se fixa en Angleterre, et mourut à Dublin, en 1762.

Pietro Locatelli, né à Bergame, en 1693, est mort à Amsterdam, où il habitait depuis fort longtemps. Ce violoniste a laissé beaucoup de compositions pour son instrument,

  1. Le Parnasse françois, p. 91.
  2. Ouvrage déjà cité.