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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/14

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somme, grâce à ses qualités multiples, il peut traduire les sentiments les plus variés, les plus divers.

C’est en cherchant à donner du brillant et de l’éclat à la sonorité du pardessus de viole, ou « violino piccolo alla francese », que la forme définitive du violon fut trouvée.

Pour obtenir ce résultat :

On diminua presque de moitié la hauteur des éclisses, beaucoup trop élevées pour la grandeur de la caisse de résonance du pardessus de viole, et cause principale de son manque de timbre et de sa sécheresse de son.

Les tables du fond furent voûtées comme l’étaient déjà les tables supérieures.

Afin de donner plus de solidité aux tables, on leur laissa des bords dépassant légèrement les éclisses, au lieu de les couper au ras de ces dernières.

Les échancrures des côtés restèrent en forme de C, mais un peu plus fermées que dans les violes, et l’angle aigu des encoignures fut remplacé par une partie tronquée, ce qui rendit les contours plus gracieux. Les ouïes devinrent des .

Dans le but de faciliter le jeu de l’instrument, on supprima le mouvement concave de l’éclisse du haut, pour la raccorder à angle droit avec le pied du manche. Les cordes furent réduites au nombre de quatre et accordées en quintes :


ce qui diminua le tirage imposé à la table d’harmonie, et, par suite, augmenta la sonorité, tout en conservant à peu près la même étendue qu’avec un plus grand nombre de cordes accordées en tierces et en quartes.

Enfin, le manche fut rétréci en raison du nombre des cordes, et une volute remplaça les têtes sculptées à l’extrémité du cheviller.