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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/140

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levez-le en même temps que l’archet cesse de toucher la corde. » Inutile d’ajouter que la théorie trouve son application dans les pièces qui la suivent.

C’est la première fois, à notre connaissance, que les sons harmoniques furent expliqués et employés. Mondonville, à qui revient cet honneur, mérite donc une mention toute spéciale dans l’histoire du violon, car il fut le précurseur de Paganini.

Nommé surintendant de la Chapelle royale, à Versailles, Mondonville composa pour l’église, et aussi pour le théâtre. Lors de la guerre des bouffons, le succès de son opéra Titon et l’Aurore, représenté, en 1753, décida du renvoi des chanteurs italiens.

Il mourut dans sa maison de campagne, à Belleville, le 8 octobre 1773.

Le 8 septembre 1741, débuta Pierre Gaviniès, qui parut en compagnie de Joseph-Barnabé Saint-Séverin dit l’Abbé, un élève de Leclair :

« Le sieur Gaviniès, âgé de treize ans, et le sieur l’Abbé, à peu près du même âge, jouèrent une symphonie à deux violons de M. Le Clair avec toute la précision et la vivacité convenables ; ils furent applaudis par une très nombreuse assemblée[1]. »

Pierre Gaviniès (Bordeaux 1728 — Paris 1800) est le chef et le fondateur de l’école française du violon ; ses œuvres sont encore étudiées aujourd’hui avec fruit. Il ne cessa de se faire entendre au Concert spirituel pendant sa longue carrière, sauf toutefois durant l’année qu’il passa à la Bastille, pour cause de conversations trop intimes avec une dame de la Cour. C’est dans sa prison qu’il composa la romance pour violon, devenue si célèbre sous le nom de Romance de Gaviniès, qu’il exécuta encore à soixante-

  1. Mercure, septembre 1741, p. 2092.