Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les attributions de la Musique de la Chambre étaient de faire danser à tous les bals parés et masqués qui se donnaient à la Cour ; de jouer et de paraître dans les ballets ou autres spectacles ; et surtout, de faire entendre des airs, des menuets, des gavottes, des rigodons, etc., dans la grande antichambre pendant le dîner du roi ; principalement quand il revenait de l’armée ou de voyage, soit de Fontainebleau ou de Compiègne. Elle jouait aussi le premier de l’an, le premier mai et le jour de la fête de Sa Majesté.

3" La Bande de la Grande Écurie, ainsi nommée parce que ses membres faisaient partie des officiers de l’Écurie, était une sorte de musique militaire. Elle se composait de vingt-quatre exécutants (sans compter les trompettes dont il a été question au renvoi 3 de la page 45), qui parfois jouaient alternativement de deux instruments chacun, savoir : violons (dessus et basses), hautbois, cornets, saquebutes, musettes du Poitou, cromornes, trompettes marines, fifres et tambours. Cette Bande d’instrumentistes était généralement requise pour les fêtes et cérémonies militaires, pour les entrées triomphales des princes, ou bien pour les divertissements et les spectacles de la Cour qui avaient lieu en plein air, dans les bois ou dans les jardins[1].

C’est en 1655 que Louis XIV créa la Bande dite « des Petits violons ». Placée sous la direction de Lully qui formait lui-même la plupart des instrumentistes et ne leur faisait exécuter que ses compositions, cette bande, qui, à ses débuts, ne comptait que seize exécutants, en eut bientôt vingt et un ; nombre qui ne fut plus modifié dans la suite.

  1. En 1702. la Bande de la Grande Écurie était ainsi composée :

    « Douze grands hautbois et violons de la grande écurie anciennement appelez grands hautbois, cornets et saquebutes », dont nous donons les noms plus loin.

    « Six hautbois et musettes du Poitou : Martin Haüteterre et son fils Jean en survivance, François Pignon des Coteaux, Antoine Pièche, Martin Herbinot des Touches, Philbert Rebillé, Pierre Ferrier. »

    « Six cromornes et trompettes marines. » Voir les noms des titulaires dans le chapitre consacré à la trompette marine. L’Êtat de la France, année 1702, t. I, p. 564 et 565.