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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/62

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En 1660, ils se firent entendre pendant le magnifique dîner que le cardinal de Mazarin offrit à toute la Cour :

Enfin cette feste fut belle,
La joye en fut universelle ;
Les tons et fredons plus qu’humains
De quinze ou vingt chantres romains
Y firent une mélodie
Généralement applaudie ;
Et les vingt-quatre violons,
Durant qu’on mangeoit des melons,
Des patéz, des tourtes, des bisques,
Des plats de fruits en obélisques,
Tous les assistants délectèrent
Par mille beaux airs qu’ils jouèrent[1]. »

Les Petits violons furent supprimés au début du règne de Louis XV, et la grande Bande des vingt-quatre, en 1761.

VI

Au milieu du xviie siècle, divers grands personnages avaient aussi des Bandes de violon[2]. Il est question dans les Mémoires de Mme de Motteville[3], de la petite Bande de M. le prince de Condé. La grande Mademoiselle (Mlle de Montpensier) avait également une Bande de violons dans laquelle Jean-Baptiste Lully fit ses débuts.

  1. Loret. La Muse historique, 11 septembre 1660.
  2. Les particuliers, les bourgeois eux-mêmes avaient à leur service des laquais sachant jouer du violon :
    Clarice

    Que nous allons danser ! C’est ma folie que la danse. Au moins j’ai déjà retenu quatre laquais qui jouent parfaitement du violon.

    M. Grichard

    Quatre laquais ?

    Clarice

    Oui Monsieur, deux pour vous et deux pour moi. Quand nous serons mariés je veux que vous ayez le bal chez nous tous les jours de la vie.

    (Le grondeur, pièce en 3 actes de Brueis et Palaprat,
    représenté en 1691. Acte II. scène XI.)
  3. Op. cit., t. II, p. 283 (ch. xix)