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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/85

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Haranc, en 1761 (il devint le maître des Concerts de la reine en 1775) ; Anton Stamitz, vers 1775 ; Rodolphe Kreutzer, vers 1782 ; Marcou, en 1787 ; De Beauclair et Roussel, vers la même époque. Ils figuraient tous parmi les violons de Louis XVI, en 1702, lorsque la Musique du roi de France fut supprimée.

IX

Lully fut le véritable roi des violons de son siècle, quoiqu’il n’en ait jamais porté le titre. Il avait été obligé, comme les autres, de se faire recevoir de la Corporation des ménétriers,
chevalet français de violon
(xviiie siècle).
afin de pouvoir faire partie de la Bande des vingt-quatre violons ; mais on ne sait s’il sollicita l’office de roi des violons, que Louis XIV lui aurait probablement accordé.

Toujours régie d’après les statuts de 1407, la Communauté de Saint-Julien étendait sa juridiction sur toute la France, et malgré l’opposition bien naturelle des ménétriers de la province, de véritables succursales de la corporation de Paris furent établies dans les principales villes du royaume.

Des pouvoirs pour la ville de Tours sont conférés à Nicolas Estier, par un acte du 26 mars 1508 :

« Le maistre des ménestriers de France donne pouvoir au nommé Nicolas Estier d’exercer dans la ville de Tours en Touraine, pendant six années, les droits dont il jouit lui-mesme[1]. »

Ces licences, accordées contre espèces sonnantes, don-

  1. Bibl. de l’École des chartes, 1842-1843, t. IV, p. 534.