Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le nombre des masques représentés sous Charles Ier fut presque aussi grand que celui des ballets à la Cour de France.

Les membres des quatre chambres de la Cour en donnèrent un des plus somptueux ; à White-Hall, en 1633, pendant la nuit de la Chandeleur, pour fêter le roi de son heureux retour d’Écosse, où il avait momentanément apaisé les mécontents.

James Shirley écrivit la pièce, dont la musique fut composée par Simon Yves et Lawes. De la Varre, Duval, Robert et Mari, musiciens de la chapelle de la reine,
chevalet italien de violon
(xviiie siècle).
et plusieurs artistes anglais et étrangers prirent part à l’exécution musicale, qui comprenait quarante luths, des violons, des violes, etc., et d’excellentes voix.

Lord Whiteloch, qui a laissé une description de ce masque, dit que sa représentation coûta 30 000 livres, environ 750 000 fr., et que les Français de la Musique de la reine, invités à la collation qui suivit, eurent l’agréable surprise de trouver chacun sous son couvert, pour premier plat, quarante pièces d’or, à l’effigie de leur souverain.

En 1653, le Dr Benjamin Rogers composait déjà des airs à quatre parties pour le violon, et John Jenkins publia à Londres, en 1660, douze sonates pour deux violons et basse. Ce sont les premières sonates de violons écrites par un compositeur anglais.

Après la restauration, Charles II créa une Bande de vingt-quatre violons, comme celle de Louis XIV. Thomas Baltzar, né à Lubeck, un des meilleurs joueurs de violon de son temps, en était le chef. Antony Wood le rencontrant à Oxford, le 24 juillet 1658, lui dit : « Je vous ai vu faire