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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/145

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est à l’art khmer ce que la Sainte-Chapelle est au gothique, et qui ne laisse voir en ses parties respectées que des chefs-d’œuvre de finesse et de variété, les quatre cinquièmes ne sont que débris.

Si pourtant, les sombres guerriers victorieux n’avaient pas, ivres de leurs conquêtes ou de leur libération, porté une destruction première en ces monuments, la végétation n’aurait pu s’épanouir en si complète liberté. Les tours des sanctuaires parfaitement construites, surtout ici, restées debout, n’auraient jamais permis aux racines de glisser et de se gonfler entre leurs pierres si bien jointes.

Les galeries négligées par les vandales sont restées exactement semblables à elles-mêmes, entre leurs murailles massives où l’on ne distingue même pas les joints des pierres. A l’abri de leurs voûtes ni les mousses, ni la plus fine liane n’ont pu trouver vie. L’humidité seule délite un peu la pierre dans le bas, et les mystères d’une ombre séculaire semblent interdire d’entrer même aux fauves.

Les sanctuaires, au contraire, sont presque toujours bouleversés de fond en comble, précisément