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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/156

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sur les fronts bombés de l’éléphant tricéphale, des feuilles larges et vernies remuent comme agitées par la marche du fabuleux animal.

Les troncs se mêlent aux colonnes ; à la feuille de pierre s’attache un jasmin naturel ; au tympan, une chevelure ; à la muraille, un manteau ; la dalle est couverte de sa mousse et la fissure pleine de son eau dormante. La lutte ancienne de la nature et de la pierre s’est figée en une intime union. Les éléments, trop étroitement joints, sont devenus semblables. Les uns et les autres ont perdu leur signification respective. Et si l’on monte dans les superstructures, au-dessus de la tête des arbres, les édifices qui émergent isolés, perdus, brûlés par le soleil et battus par les tempêtes, apparaissent mornes, dénudés et semblent des rochers sur la mer.

Chaque portion de cet ensemble extraordinaire paraît donc vivre pour elle seule. Chacune a son sens bien défini. On ne trouve pas une porte et son appareil, on trouve une féerie. Vingt strophes composent le poème. L’une est chantée au soleil, l’autre dans l’ombre, l’autre dans la nuit. Une buée d’émeraude lie l’ensemble. Dan