Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Vihear, Beng Méaléa ne présentent aucune mutilation systématique des Dieux anciens.

La frénésie d’une révolution, la horde des assaillants passe en trombe, renverse les idoles, brûle, saccage et pille, mais on ne la conçoit pas minutieusement, longuement occupée à gratter sur des bas-reliefs laissés intacts ailleurs, la tête d’une divinité déterminée.

Ces mutilations localisées, toujours à portée de la main, sembleraient plutôt le fait des nouveaux occupants des temples. Leur culte, différent de ceux qui le précédèrent, n’ayant pas eu les mêmes idoles ni le même sectarisme : vishnouïstes par exemple, ils auraient passé leurs loisirs à supprimer les figurations d’une des transformations de Çiva. Ces grattages très particuliers ne sauraient être simultanés à la destruction complète des temples, mais antérieurs. J’ai d’ailleurs trouvé souvent un de ces grattages mêlé aux écroulements.

Dans tous les groupes dévastés, on ne voit jamais d’arbres très vieux. Ils sont tous à peine une ou deux fois séculaires ou d’espèce à croissance rapide : ficus et fromagers qui montent d’un mètre par an. D’autre part, un grand nombre de motifs