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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/31

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pente douce d’abord, elle suit le flanc du mont, puis, sautant de plateforme en plateforme par de grands escaliers, elle atteint enfin, à six cents mètres du lac, le petit sanctuaire.

De chaque côté, la forêt s’arrête, laissant le soleil dévorer ces ruines. Des bornes élégantes penchent et jonchent les dalles. Il y avait là autrefois le grand serpent Naga [1], dont le corps de pierre bordait l’avenue et relevait aux perrons les épanouissements de ses têtes. Il s’y trouvait aussi à droite et à gauche, en contre-bas, des bassins ou des jardins.

Sur la première assise, se voient les deux édifices dont j’ai déjà parlé. Quelques jeunes arbres ont repoussé depuis le déboisement, mais ne donnent pas encore l’ombre nécessaire aux choses mortes.

L’avenue continue ensuite, bordée d’une double colonnade écroulée, dépasse les assises successives entre des restes d’édicules et touche enfin au pied du dernier escalier, celui du sanctuaire, haut de dix-huit mètres et de quatre-vingt marches.

  1. Naga : Divinité adorée au Cambodge sous la forme d’un serpent polycéphale.