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Page:Groulx - Mes mémoires tome IV, 1974.djvu/164

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mes mémoires 1940-1950

Le 4 décembre 1948, je réponds, de ma plus belle encre, à M. Bélanger :

 

Je regrette de vous dire que ce chèque, no 258793, au montant de $500.00, n’est jamais parvenu à l’Institut d’Histoire de l’Amérique française. Et voilà pourquoi il serait encore en circulation. Veuillez croire, du reste, que si l’Institut d’Histoire de l’Amérique française eût jamais reçu cet « octroi » spécial, il se serait fait un devoir d’en remercier le Ministre et le Sous-Ministre. Et la lettre apparaîtrait dans vos dossiers.

Avec l’espoir qu’on pourra retrouver ce chèque ou nous en expédier un duplicata, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Et j’attendis encore. Las d’attendre, je décidai, après trois semaines, de m’adresser directement au ministre. Je lui envoyai copie de la lettre de M. Bélanger et ma réponse à ce dernier. Et j’ajoutai :

Depuis lors [soit depuis le 4 décembre 1948], je n’ai reçu aucune nouvelle de Monsieur Bélanger. Je n’ignore point, Monsieur le Ministre, que l’Institut d’Histoire de l’Amérique française vous doit ce généreux « octroi ». L’Institut peut-il espérer qu’on finira par retrouver ce chèque no 258793, ou qu’on lui en fournira un duplicata. Je n’ai pas besoin de vous dire que l’« octroi » lui serait extrêmement profitable.

Le 12 janvier 1949, les vacances du Jour de l’An terminées, M. le Ministre m’adresse, avec notation « Personnelle », cette réponse à la fois embarrassée et maladroite dont je cite le dernier paragraphe :

 

En réponse, je dois vous dire que tout ce qui est mentionné dans votre lettre n’est pas exact. En premier lieu, monsieur Bélanger n’a jamais été autorisé à vous transmettre un tel chèque et, en second lieu, aucun octroi n’a été accordé à l’Institut précité.

J’espère que ces renseignements seront trouvés satisfaisants.

Ni mes collègues, ni moi-même ne trouvons malheureusement ces renseignements « satisfaisants ». Mais comme l’affaire peut, dès lors, tourner à la polémique, je passe la plume à notre se-