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Page:Groulx - Mes mémoires tome IV, 1974.djvu/172

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septième volume 1940-1950

public et de Messieurs les ministres, devant une interrogation comme celle-ci, interrogation prolongée pendant quelques semaines : « Et le chèque no 258793, qu’est-il devenu ? » Les sages de l’Institut, avec raison, je le pense bien, me conseillèrent de n’en rien faire.

Sans l’aide officielle, la Revue d’histoire continua quand même son petit bonhomme de chemin. Elle le suit depuis bientôt dix-sept ans. Ses abonnés lui restent fidèles ; la mort seule ou peu s’en faut, les lui enlève. Et c’est toujours, pour le directeur, une petite scène émouvante que celle d’humbles amis, ni riches, ni apparemment grands intellectuels, qui viennent d’eux-mêmes, avec joie, payer leur abonnement, parce qu’ils aiment la Revue, leur Revue. Les collaborateurs n’ont pas cessé de lui fournir régulièrement et gratuitement petits et grands articles. Nombre de jeunes débutants briguent l’honneur d’y collaborer, comme si la Revue allait lancer leur nom dans le public. Que d’autres, et non des moindres, ont sollicité l’honneur de figurer parmi ses membres correspondants ! Exemple : M. W. L. Morton, historien de l’Ouest canadien. Des collaborateurs, il lui en est venu et il lui en vient d’un peu partout : du Canada anglais, des États-Unis, des Antilles, de France, d’Espagne. Et il y a cette étonnante expansion que l’humble périodique s’est taillée à travers le monde. La Revue n’a pu s’offrir avec réclame aux grandes bibliothèques ou universités étrangères, n’ayant pas les moyens de se payer cette propagande. On est venu la chercher ; et après réception du premier numéro, on a réclamé la collection complète. Et comment n’être pas un peu touché quand, sur la liste de nos abonnés, nous voyons figurer, non seulement le British Museum, les Universités de Londres et d’Oxford, mais encore, la Bibliothèque nationale de Paris, plusieurs universités de France, en particulier la bibliothèque de la Sorbonne, la librairie Cox de Bruxelles, la bibliothèque d’Amsterdam, la bibliothèque Det Kongelige de Copenhague, la bibliothèque de l’Université de Helsinki (Finlande), la bibliothèque du Vatican, la Biblioteca dell’ Università Cattolica de Milan, l’Internationale Buchhandlung de Wiesbaden (Allemagne), Otto Rasch de Marburg Lahn (Alle-