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Page:Guèvremont - Le survenant, 1945.djvu/69

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LE SURVENANT

leur vie à des terres plus chaudes de fécondité. Elles volaient en herse par bandes de cinquantaine, les dernières, plus jeunes ou moins habiles, d’un vol tourmenté, jetant sans cesse leurs deux notes de détresse auxquelles répondait l’exhortation mélancolique de l’éclaireur.

Après la soirée, en entr’ouvrant la porte, Didace entendit dans le ciel un long sifflement d’ailes : un dernier volier passait comme un coup de vent. Les canards sauvages voyageaient de nuit, sans un cri, à une grande hauteur, de leur vol rapide du départ.

— C’est la fin, se dit-il, le cœur serré.

Longtemps il resta, attristé, sur le seuil de la porte. Et il sut, une fois de plus, que l’ordre de l’hiver allait bientôt succéder à l’ordre de l’automne.