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Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/132

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MARIE-DIDACE

Didace. D’un bond il se leva, retroussant déjà les manches de sa chemise de laine.

— Approche !

Amable ne bougea pas. Il blêmit seulement. Didace, bien qu’il eût tassé, le dominait encore de la moitié de la tête. Ses épaules larges et épaisses dépassaient celles du fils, faiblement voûtées. Il s’élança pour le frapper, mais soit violence de l’émotion, soit douleur subite, son poing retomba. Au même moment, un rayon de soleil frappa les médaillons de tilleul. Sur les portraits de zinc, les anciens Beauchemin, de leur regard strict comme planté dans le sien, semblaient le juger. Il comparaissait devant les premiers de sa race. Se battre contre plus faible que soi, c’était déjà faillir ; mais contre son propre enfant, c’était une trahison. Il eut honte.

— J’vas-ti me mettre à fesser sur mon sang à c’t’heure ?

De grosses gouttes de sueur perlaient sur son crâne. Il s’effondra dans son fauteuil.

— Chicanez-vous pas pour moi, dit l’Acayenne, faisant mine de ramasser ses nippes. J’ai jamais été un élément de discord nulle part. Puisque c’est de même, j’m’en vas vous régaler de mon absence.

Encore essoufflé, Didace l’arrêta :