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Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/173

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MARIE-DIDACE

trer, par respect, dans la chambre de Phonsine, il ordonna, le parler bref :

— Vite, de l’eau à chauffer, en masse !

L’Acayenne commença par dire :

— Il y a pas de presse. La nièce de mon Varieur, elle…

Mais aussitôt, au regard tranchant de Didace, elle comprit qu’elle avait mal fait.

— Pour c’te nuitte, lâche-moi tes Varieur, je t’en prie ! Occupe-toi des Beauchemin. Ça te portera plus bonheur.

Et à Beau-Blanc :

— Attelle vite en double pour aller quéri le docteur. En passant chez Pierre-Côme, réveille les Provençal, pour leur faire savoir, de ma part, que la maladie de Phonsine est commencée. Tâche que la grand’Laure vienne nous donner un coup de main au plus vite.

— Pourquoi faire, questionna l’Acayenne ? On n’a pas besoin d’elle.

Didace ouvrit la bouche, mais il se tut. À quoi bon lui répondre ? Il y a des choses qui s’expliquent seulement à qui veut les comprendre : ceux du Chenal ont tout droit de se battre, de se quereller à leur aise. Mais à l’heure de la naissance comme à l’heure de la mort, ils n’en ont plus souvenance.