Aller au contenu

Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
MARIE-DIDACE

— Pas de même, protesta Marie-Didace.

Et se tournant du côté de l’Acayenne :

— Comment, me-mère ?

L’Acayenne leur expliqua :

— Il s’approche tranquillement de la femme et, pour pas lui faire peur, il lui parle doucement : « Je voudrais pas vous offenser, ma chère dame, mais vous me faites assez penser à une personne de ma connaissance que j’ai perdue depuis des années ! Ce serait-il un effet de votre bonté de relever votre voile et de me montrer les traits de votre visage ? » Là, les deux se reconnaissent — c’était ben la Julie Arsenault — et ils se mettent à pleurer.

— C’est pas un jeu, dit Tit-Côme, en refusant de continuer.

Marie-Didace se fâcha contre lui.

— Eh ! crasse de Provençal !

— Marie-Didace, que j’t’entende ! lui cria l’Acayenne.

Mais Didace, en riant, l’encouragea tout bas :

— Dis-le, dis-le, mais dis-le comme il faut : race de Provençal ! pas crasse : race de Provençal !

« Il me la gâte », pensa Phonsine.

Au bout de quelques instants, comme Marie-Didace ramassait des petites grenouilles et qu’elle semblait s’amuser, Tit-Côme alla la rejoindre. Un cri de la petite fit lever la tête de Didace :