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Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/253

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MARIE-DIDACE

père Didace lui avait tellement recommandé de faire régner la concorde entre les deux femmes.

Souci de rien, Marie-Amanda ? Sept enfants à vêtir, à nourrir puis à accorder ; un huitième à mettre au monde ; une maison à entretenir ; un mari à encourager et à remonter. Souci de rien ?

Au loin un enfant pleurait. Marie-Amanda écouta. Croyant reconnaître la voix de l’un des siens, elle se hâta de retourner à la maison.

* * *

Au bout du village de Sainte-Anne, Phonsine dut ralentir l’allure de Gaillarde : le conducteur d’une voiture approchant en sens contraire lui faisait signe d’arrêter. Elle reconnut le docteur Casaubon.

— J’arrive du Chenal du Moine, Phonsine. De chez-vous, même.

— De chez nous, comment ça ?

— La belle-mère n’est pas bien.

L’Acayenne, malade ? Phonsine ne le crut pas.

— Je te parle sérieusement. Elle a fait une crise.

— Quoi c’est qu’elle peut tant avoir ?

— Je peux pas dire encore.

Il hésita.