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Page:Guérin - Le Semeur de cendres, 1901.djvu/199

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LXV




Je vais sur la pelouse humide de rosée,
D’un pas léger, les yeux riants, l’âme brisée
De tendresse, de joie indicible et d’amour.
Le jour descend en moi comme un baiser, le jour
Me pénètre et m’enlève à la terre. J’adore.
Le jardin resplendit sous le ciel frais. L’aurore
A troué les pins drus et noirs d’un rouge orteil.
Une perle d’eau claire étincelle au soleil.
L’herbe est comme une mer où l’onde poursuit l’onde.
L’allée a de lascifs contours de femme blonde.