Aller au contenu

Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du printemps, comme ressuscités, ils reprennent leur manteau de feuillage comme par le passé. Elle se reconnaît aussi dans les semences jetées en la terre ; confiées aux sillons, si elles viennent d’abord à mourir, elles renaissent ensuite dans une abondance de fruits, comme le dit l’apôtre Paul : Insensés que vous êtes, ne voyez-vous pas que ce que vous semez ne prend point de vie s’il ne meurt auparavant[1] ? Toutes ces choses sont manifestées au monde pour qu’il croie à la résurrection ; car s’il ne doit pas y avoir de résurrection, à quoi servira-t-il au juste de bien agir ? En quoi nuira-t-il au pécheur de faire le mal ? Que chacun donc conduise par sa volonté et fasse ce qui lui plaira, s’il ne doit point y avoir de jugement. Mais ne crains-tu donc pas, méchant, ce qu’a dit le Seigneur lui-même à ses bienheureux apôtres ? Quand le fils de l’homme viendra, dit-il, dans sa majesté, accompagné de tous ses anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire ; et toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns d’avec les autres comme un berger séparé les brebis d’avec les boucs : Et placera les brebis à la droite et les boucs à la gauche ; alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui avez été bénis par mon père ; possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde… Il dira ensuite à, ceux qui seront à la gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu éternel[2]. Et quand le Seigneur agira ainsi, ne

  1. Ire Épît. de S. Paul aux Corinth. chap. 15, v. 36.
  2. Évang. sel. S. Math. chap. 25, v. 31-34, 41.