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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/165

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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

ne prennent point une part active aux hostilités. » Elle proclame que « l’on doit épargner : 1° les enfants, les femmes, les vieillards, et en général tous ceux qui n’ont point pris les armes ou commis des hostilités ; 2° ceux qui sont à la suite de l’armée, mais sans être destinés à prendre part aux violences, tels que les aumôniers, les médecins, les chirurgiens, les vivandiers, auxquels l’usage ajoute même les quartiers-maîtres, les tambours et les fifres[1]. » Néanmoins, les infractions à ces préceptes ont été assez fréquentes. On a cité, par exemple, le cas d’un médecin français tué au Mexique pendant qu’il pansait un Mexicain[2]. Les armées de la République française purent voir des batteries ennemies mitrailler intentionnellement leurs ambulances[3], et, cinquante ans plus tard, le même fait se reproduisait en Crimée[4], où quelques canons russes dirigèrent leurs coups contre les médecins et les infirmiers alliés occupés à relever les blessés sur le champ de bataille. Dans la guerre du Schleswig, en 1849, on put constater

  1. Martens, ouvrage cité, § 272.
  2. 1867, II, 118.
  3. Gama, Esquisse historique du service de santé militaire, 310.
  4. Baudens, la Guerre de Crimée.