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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/219

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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

une obligation rigoureuse de renvoyer immédiatement les blessés ennemis à leur armée. D’abord parce que c’eût été une reconnaissance peu déguisée de leur neutralité, et que le législateur de 1864 n’a pas voulu entrer dans cette voie. Puis les blessés ne sont pas toujours transportables, et vouloir que leur restitution s’opère en tout état de cause, ce serait s’exposer à leur nuire dans un grand nombre de cas. Les généraux eux-mêmes ne s’en soucieraient pas toujours ; le vainqueur ne s’accommoderait peut-être pas d’avoir à distraire pour ce service une partie de son matériel et de son personnel, surtout si le vaincu s’est retiré à une grande distance du théâtre de la lutte. Celui-ci de son côté, s’il est plus ou moins en déroute, préférerait sans doute ne pas voir arriver des convois de blessés, qui lui créeraient un embarras de plus. On a donc eu raison de dire que la remise ne s’effectuera que lorsque les circonstances le permettront, et lorsque les deux adversaires y seront consentants[1]. — L’adverbe immédiatement limite d’ailleurs la possibilité de l’opération aux premières heures qui s’écoulent après la bataille, et avant que les blessés

  1. 1864, 42 ; — 1867, II, 122.