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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/294

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CHAPITRE III.

comme une chose trop généralement négligée, la recherche de places, pour la sépulture à donner aux morts, loin des endroits où sont établies les ambulances, et les mesures à prendre pour empêcher les maladies contagieuses de se répandre parmi les blessés et les malades[1].

Quant à la constatation de l’identité, c’est une formalité parfois difficile à remplir et souvent supprimée. Elle n’en a pas moins une portée considérable, non pas il est vrai pour les blessés dont elle n’améliore pas la condition, mais pour les familles de ceux dont les cadavres sont restés au pouvoir de l’ennemi. Dans les états de personnel dressés pendant ou après une campagne figurent toujours, sous la qualification de disparus, un certain nombre de soldats qui ont en effet disparu sans que l’on puisse savoir ce qu’ils sont devenus. Peut-être y a-t-il eu parmi eux quelques déserteurs, mais il est hors de doute que ce sont, pour la plupart, des hommes tués sur le champ de bataille ou morts chez l’ennemi, et que l’on a enterrés d’urgence sans enregistrer leur décès[2].

La conséquence inévitable de cet état de choses est de laisser planer une incertitude des

  1. Erfahrungen, u. s. w.
  2. Conf. de Paris, II, 135.