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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/328

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APPENDICE.

officiers de tirailleurs, qui n’en eurent chacun que dix à leur disposition et ne durent en user qu’avec beaucoup de prudence.

Des balles analogues avaient été également introduites en Suisse, en Prusse, en Autriche et en Bavière, lorsque vers la fin de l’année 1867 un autre modèle de balles explosives, sans capsule, fut proposé au gouvernement russe. Il était destiné à être employé tant pour les carabines que pour les mitrailleuses. Cette invention présentait certains avantages techniques, mais au point de vue de l’humanité son excellence était plus contestable. Le projectile nouveau contenait, au lieu de poudre ordinaire, une composition fulminante qui prenait feu au contact d’un corps mou tel que celui de l’homme. En outre, tandis que la balle à capsule n’éclatait jamais, la balle à fulminate éclatait toujours.

D’honorables scrupules naquirent de cette situation dans l’esprit du général Milutine, ministre de la guerre, lorsqu’il se fut convaincu que ce terrible engin de destruction, après s’être brisé dans le corps d’un homme, devait nécessairement y former une plaie mortelle et très-douloureuse, et que les gaz et résidus produits par l’inflammation du fulminate, influant