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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/331

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APPENDICE.

explosion qu’au contact des corps durs, ne peuvent servir qu’à faire sauter des caissons. »

L’avis ouvert par le général Milutine offrait à la Russie l’occasion de donner au monde une preuve de modération, en résistant à l’entraînement général, et en protestant de cette manière contre les raffinements meurtriers, que notre génération multiplie coup sur coup, malgré le progrès des idées humanitaires.

« On voit en effet, disait-on, d’un côté l’Europe et l’Amérique se préoccuper du sort des blessés en temps de guerre et s’imposer de grands sacrifices pour l’alléger ; de l’autre la science moderne, encouragée et soutenue par les gouvernements, se préoccuper constamment d’augmenter le nombre des blessés et d’aggraver les conséquences de la guerre. » Contraste bizarre, étrange inconséquence, mais qui tournera en définitive au préjudice de la guerre, en provoquant une réaction salutaire. Déjà on a jugé qu’il était urgent de s’arrêter dans cette voie et d’y tracer au moins des limites.

L’empereur Alexandre épousa les vues de son ministre, mais il pensa que ce serait faire une œuvre incomplète que d’interdire à l’armée russe l’emploi des balles explosives, sans faire admettre la même règle par les autres gouver-