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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/339

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APPENDICE.

de destruction et de réglementer la matière dans son ensemble. Cette pensée était si naturelle qu’elle se fit jour dès les premières ouvertures du cabinet de Saint-Pétersbourg. Partie de Berlin, elle ne fut pourtant pas accueillie avec autant d’unanimité qu’on aurait pu l’espérer, et la tentative du cabinet prussien échoua. Mais les gouvernements n’ont pas dit leur dernier mot sur ce chapitre, cela est certain ; eux-mêmes du reste l’ont pressenti.

« D’après les principes généraux il est permis de détruire son ennemi, et les seuls principes généraux ne font pas beaucoup de distinction sur la manière dont on remplit ce but à la guerre ; mais on sait que déjà le droit conventionnel du genre humain, témoigné par l’usage général, établit une distinction et permet certains moyens de destruction tandis qu’il en défend d’autres[1]. »

On considère par exemple comme des pratiques illégales l’empoisonnement des sources et des eaux du territoire ennemi, l’emploi d’armes empoisonnées, celui de chiens braques ou de troupiers sauvages qui ne connaissent pas les

  1. Sir W. Scott, cité par Wheaton. Éléments de droit intern., I, 8. — Voir aussi Grotius, Le droit de la guerre et de la paix. liv. III, ch. iv.