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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/376

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APPENDICE.

contre les prisonniers ne s’explique que par un plan concerté de vengeance et de haine.

Au moment où eut lieu l’échange des prisonniers, un contraste frappant vint rendre témoignage à la cause de la civilisation. D’un côté des centaines d’hommes faibles, décharnés, en haillons, couverts d’ordures, affamés, mourants ; de l’autre, un nombre égal d’hommes forts et joyeux, vêtus des vêtements du Gouvernement qu’ils avaient combattu, guéris de leurs blessures et de leurs maladies, et prêts à se remettre en campagne, si cela avait été nécessaire !

En présence de ces faits, le Congrès publia un manifeste, dont voici la déclaration finale, à laquelle tout homme de cœur n’hésitera pas à se joindre :

« Nous soumettons notre cause à l’appréciation éclairée du monde entier, aux sérieuses réflexions de nos adversaires eux-mêmes, et au juste et solennel jugement de Dieu. »

Les faits que nous venons de rappeler sont heureusement une exception dans l’histoire moderne. On comprend que l’Europe civilisée ne puisse plus se permettre de pareils attentats, contre l’humanité. Une telle aberration du sens moral a soulevé la conseience publique, même