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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/49

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LE NOUVEAU DROIT DE LA GUERRE.

Passy, se fait le digne interprète, sont en pleine prospérité ; elles recrutent des adhérents par milliers et leur influence déjà sensible dans les conseils des souverains ne peut que s’étendre et grandir toujours davantage. L’avenir leur appartient. « La guerre, dit M. Vergé, était l’état normal des populations anciennes, comme la paix semble devoir être l’état normal des nations modernes[1]. »

On a assimilé la guerre à un duel, mais il est une institution qui a fait son temps et avec laquelle elle a de bien plus grandes analogies : c’est le combat judiciaire. Quand la procédure criminelle adopta cet usage, « l’idée du droit et celle de la justice furent effacées ; la force matérielle régna seule et fit la justice et le droit. Chacun plaçait son appui dans sa force et dans son adresse, on recourait non point aux juges mais aux armes[2]. »

En vérité, si l’on ne savait de quoi parle

  1. Vergé, ouvrage cité, VIII.
  2. Faustin Hélie, Traité de l’instruction criminelle, I. I, ch. vi, § 57.