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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/78

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CHAPITRE I

allemand[1], doit être salué, sous plus d’un rap port, comme un fait nouveau, caractérisant l’esprit de notre temps, et d’une grande signification dans l’histoire de la civilisation. »

Il n’est peut-être pas hors de propos de faire ressortir ici la puissance de l’initiative privée, même dans des choses qui semblent au premier abord ne point appartenir à son domaine. C’est là au fond ce qui fait le principal intérêt de ce chapitre historique.

Les idées patronnées par le Comité international n’étaient assurément pas nouvelles ; on peut dire qu’elles étaient dans l’air et répondaient à un besoin de l’époque ; mais elles n’avaient pas encore trouvé leur formule, nul n’avait encore cherché avec persévérance à leur faire donner une sanction officielle ; on pensait que c’était l’affaire des gouvernements et l’on se croisait les bras. Le Comité de Genève a osé davantage ; il a donné le signal du mouvement, et il a réussi. Il s’est adressé aux souverains et ceux-ci lui ont répondu par des encouragements et des marques de bienveillance ; aux journaux, et ils lui ont ouvert leurs colonnes ; aux hommes de cœur, et il les

  1. Kriegsrecht des neunzehnten Jahrhunderts.